Inscrites dans un tissu parisien dense et à l’alignement, les deux tours du 66-68 rue de Tolbiac jouent d’une géométrie différente au croisement avec la rue du Château des Rentiers. Elles annoncent les tours des Olympiades, grandes sœurs posées à un îlot de là. Elles fabriquent une image douce et monotone, un peu usée par 40 ans de bons et loyaux services.
Dans cette partie du 13ème arrondissement où le patrimoine des années 70 s’immisce partout en creux dans la ville traditionnelle, en barres, en tours… sous toutes les formes de cette période prolixe en nouveaux modèles, nos deux tours ne sont pas un anachronisme architectural, plutôt un prologue.
Le programme de cette réhabilitation est l’opportunité de réfléchir à leur identité de « patrimoine des années 1970 ». Nous proposons une réinterprétation contemporaine. La composition horizontale des façades est conservée, mais dans un jeu plus complexe, introduisant une variété salutaire à ce « grand corps malade ».
Dans la phase actuelle, un travail de composition est en cours. Le programme de restructuration du RdC et la proposition de résidentialisation que nous faisons nous servent à asseoir ces tours sur leurs limites de propriété pour améliorer leur rapport au sol et constituer un front-à-rue plus parisien. Un rideau réalisé en ventelles d’acier laqué proportionne le socle en rapport à la belle hauteur des commerces que l’on trouve au rez-de-chaussée de la rue de Tolbiac. Ce dispositif a la capacité de se prolonger en élément de clôture, en brise-vue pour les logements inférieurs, en protection pour les locaux plus semi-ouvert… d’être à la fois une solution technique et esthétique.
Les façades existantes en béton sont isolées par l’extérieure et revêtue d’un bardage en aluminium.
L’image qui résulte de cet ensemble est rigoureuse, mais plus « chic » et généreuse, à l’instar des belles résidences privées de la même époque. Elle brouille la superposition simple des niveaux de logements et montre la capacité d’un bâtiment à évoluer sans se perdre.