Légèrement en retrait de l’animation de la rue Saint-Maur, le passage Hébrard déroule sagement ses façades années 80. Notre résidence, pourtant contemporaine de ses voisins, fait figure de doyenne dans ce paysage urbain. Elle s’associe davantage, avec son style constructiviste « tardif », à l’extension de l’école élémentaire qui occupe l’angle de l’îlot. Elle est aussi sensiblement plus haute que ses mitoyens, cette légère rupture se fait cependant en douceur et accompagne la topographie du lieu, en pente naturelle vers les Buttes-Chaumont. Contrairement aux rues adjacentes, le front-à-rue décroche de l’alignement, laissant ici et là des retraits où la végétation s’installe librement. Les rez-de-chaussée sont essentiellement occupés par des logements.
Avec un peu d’ironie, nous proposons de poser gentiment, presque avec langueur, quelques belles horizontales de logements sur un jardin. Avec dans notre caisse à outils quelques références aux géométries des années 70, des clins d’œil aux mosaïques de l’école d’à côté, du pied au street-art de Space Invaders. Une résolution que nous souhaitons fraiche et légère de la question posée, comment ne pas étouffer l’expressivité de ce bâtiment, comment ne pas effacer son sens initial sous une épaisse couche d’isolant ?