La résidence a été livrée en 1960 en plein centre de Bagneux, entre l’ancienne mairie construite au XIXème siècle et le Parc du Puits Saint-Etienne qui accueille l’actuelle Maison de la Musique et de la Danse. Témoin de la production en masse de logements sociaux répondant aux besoins immenses d’après-guerre, la résidence, comprenant trois bâtiments dont une barre de près de 120 mètres de long, semble ne pas s’interroger sur la qualité de son insertion dans le tissu ancien de la ville. Mais en réalité, la résidence est assez bien intégrée à son environnement immédiat.
Construite à R+4, sa hauteur raisonnable lui permet de constituer un alignement sur l’avenue Albert Petit sans réellement dépasser du gabarit des petits immeubles de rapport du tissu plus ancien de la rue de la Mairie. Cette hauteur règne également avec celle des arbres du parc Richelieu, créant un rapport « tenu » entre le parc et les bâtiments.
Positionnés perpendiculairement à la rue de la Mairie, le Parc y trouve un prolongement naturel vers la vieille ville, atténuant par la même occasion les différences entre des morphologies urbaines pourtant différentes.
La résidence est en prise avec la ville. Elle est même en prise avec les aspects les plus positifs de la ville : commerces de proximité et équipements à deux pas, transports en commun, parc et jardin au pied des bâtiments, quartier plutôt calme, logement sans vis-à-vis important, séjour au sud, vue sur Paris et la tour Eiffel au nord ! Les locataires que nous avons rencontrés sont heureux d’habiter là.
Ces points positifs ne doivent cependant pas cacher, sous trop d’enthousiasme, un bilan énergétique extrêmement éloigné des enjeux environnementaux d’aujourd’hui, une fracture entre des façades sud sur jardin « bucoliques » et les façades nord sur parking, des socles et des entrées de halls abîmés et sans qualité, des problèmes de sécurité avérés (C+D entre certaines portes-fenêtres) ou imminents (garde-corps en bois).
Au regard des qualités d’insertion de cet ensemble, nous avons pris le parti de proposer une intervention qui se concentre davantage sur les performances du bâtiment et les qualités d’usage plutôt que sur l’image… Cela n’empêche pas d’apporter un peu de fraicheur aux bâtiments !