L’aménagement en cours de la ZAC Jean Lemoine et la réalisation d’un nouveau parc urbain sur la couverture de l’autoroute A3 repositionne les 4 tours de la résidence Charles de Gaulle sur l’échiquier urbain. Elle était enclavé, il devient le trait d’union entre un tissu existant convivial et un projet de renouvellement urbain d’ampleur ! L’Atelier Dupont, urbaniste en charge du plan d’aménagement, s’attelle à l’exercice et définit la couture urbaine qui permettra de mieux articuler ce secteur particulièrement hétérogène. A moyen terme, deux tours en cœur d’îlot seront démolies pour laisser place à environ 280 logements, dont une bonne part en accession.
Les quatre “tours” conservées exercent une forte présence sur le quartier Charles de Gaulle - sorte d’éminences grises à la lisière de projets tellement ambitieux. Notre objectif est de les révéler, pour qu’elles participent au renouvellement de l’image du quartier de manière assumée ! Le socle que nous proposons le long de la route de Montreuil est une réponse urbaine et fonctionnelle au programme. Unitaire, il installe un seuil commercial entre les tours et leur sol et modifie clairement les proportions de la résidence. Mal à l’aise dès le départ avec la qualification de « tours », la constitution du socle lève l’ambiguïté sur le sens de la figure urbaine que nous sommes en train de révéler. La résidence Charles de Gaulle plafonne à R+8 et les bâtiments sont mitoyens, supprimant le vide nécessaire à la lecture de bâtiments indépendants. Nous sommes loin des proportions des tours de 18 étages du quartier Youri Gagarine plus à l’ouest de la commune ! L’étrange assemblage des bâtiments finit par créer une façade à redent compliquée, toujours homogène. Cette continuité bâtie est rédhibitoire, elle ne parle pas avec l’échelle du tissu urbain existant, elle ne parle pas à l’échelle de l’habitat intermédiaire projeté en cœur d’îlot.
Cette analyse nous motive à affirmer une figure de plots posés sur un socle. Une façade rapportée au droit des loggias et des fenêtres de chambres nous permet d’unifier les différents plans de lecture de l’existant et de simplifier la figure de notre objet, de le rendre lisible. Les façades en parement béton se déploient dans les parties les moins ouvertes de chaque bâtiment, ils construisent l’enveloppe unitaire à l’intérieur de laquelle nous mettons en affleurement de grands ensembles menuisé. C’est dans ces ensembles que s’intègrent les loggias et la plupart des baies dont nous soignons les détails de mise en œuvre pour les réaliser au nu extérieur des façades. L’ensemble est un dessin rigoureux ou la qualité des matériaux et des détails rendent sensible le projet, dans une présence intemporelle.
Les travaux sont en cours depuis un peu plus d’un an, en site occupé pour les étages supérieurs puisque 113 logements sur les 130 de départ sont habités.